Le 6 novembre 1780 à 9 heures du matin, on me mit en main un livre de médecine, et dès ce moment je fis mes adieux aux grammaires françaises et latines, jusqu'en juin 1785, qu'une dame qui me regardait comme son fils, me donna pour maître de latin le très révérend père Josian l'un des professeurs du couvent des Grands Augustins de Paris, chez qui je me rendais tous les jours de 9 heures jusqu'à 10 heures et demie du matin. En moins de deux ans il me mit en état de prendre le grade de maître ès art, chose qui aurait eu lieu probablement si la Révolution n'était survenue.
Quoi qu'il en soit on voit par cet exposé que mon éducation première n'a été que de bric à brac, et si bien manquée que je n'ai jamais parlé ni écrit ma langue correctement.
Néanmoins ce que j'ai appris de latin m'a toujours suffi pour consulter et lire les auteurs qui ont préféré cette langue à la leur. Il m'a même servi pour lire l'italien l'italien et le comprendre. Plus tard, sentant le besoin de lire l'anglais, à cinquante-six ans je pris un maître qui me mit bientôt dans le cas de me satisfaire, et à 60 ans j'allais étudier l'allemand afin de pouvoir lire les auteurs de cette nation dont jusque là je mettais [sic.] borné à faire traduire certains passages ; la révolution de 1830 étant venue détruire tout mon avenir, j'ai renoncé à ce projet qui plus tard m'eût été plus utile que l'anglais. Mais qui pouvait prévoir que S.A.R. Mde la desse de Berry#CdB m'appellerait plusieurs fois près d'elle ? Note éditoriales n-040 (AdC) : Fin 1835, Deneux s'est rendu en Autriche où la duchesse de Berry, retirée à Graz, le réclamait. Il y retourne fin 1836. #n-040